Adept : vers un nouveau traitement de l'arthrose des mains

La Fondation Apicil lance Adept, un essai clinique, basé sur l'expérience de traitements innovants pour satisfaire les patients arthrosiques de la main (appelée aussi arthrose digitale) afin de traiter les conséquences douloureuses et invalidantes de cette pathologie.

Qu’est-ce que l’arthrose ?

L’arthrose est une maladie articulaire considérée comme la plus répandue. Elle est caractérisée par une fissure du cartilage qui se propage pour toutes les structures de l’articulation. Le cartilage englobe les extrémités osseuses d’une articulation, ce qui permet le glissement de l’une articulation à une autre. Dans l’arthrose, le cartilage perd en épaisseur, se fissure et disparaît au fur et à mesure. Ce phénomène implique donc des douleurs et un fort handicap qui se traduit par une perte de mobilité.

Traitements et explications

Parmi les parties du corps de l'arthrose, la main touche les articulations des doigts et est la deuxième partie de l'arthrose après l'articulation du genou ; parmi la population générale de plus de 50 ans, le taux d'incidence est de 4 à 10 %. On le sait, certains médicaments ne sont pas remboursés ou plus remboursés en France en raison de leur faible niveau d'efficacité prouvée. Jusqu'ici les nouveaux traitements de l'arthrose des doigts, en particulier l'arthrose érosive des doigts, n'ont aucune perspective.

Dans l'arthrose des doigts, nous avons identifié l'arthrose dite érosive, qui se caractérise par plus de douleur, plus de dysfonctionnement, plus d'inflammation et plus de destruction articulaire. De plus, c'est précisément pour cette arthrose des mains que l’on considère comme la plus grave que l'on attend avec impatience de nouveaux traitements... A noter que les résultats des essais cliniques de médicaments menés ces dernières années ont été négatifs (anti-TNF, hydroxychloroquine, tocilizumab, colchicine, anti-IL1, méthotrexate). Dans ce cas, d'autres solutions doivent être trouvées. Par conséquent, la stimulation auriculaire percutanée du nerf vague s'est avérée être une méthode analgésique et anti-inflammatoire primitive non médicamenteuse, avec des résultats encourageants dans une variété de situations (migraine, épilepsie, dépression).

Cet effet peut être obtenu en stimulant le nerf vague. Jusqu'à récemment, lorsqu'il passait par le cou, il était stimulé avec des dispositifs implantables qui nécessitaient une neurochirurgie. Cependant, le caractère invasif du stimulus limite le développement de cette méthode... Il existe alors une méthode plus simple, plus accessible et bien tolérée car elle consiste à stimuler la zone du nerf vague de l'oreille gauche, appelée « cymba conchae », qui contient les fibres nerveuses du nerf vague. Il s'agit de la stimulation auriculaire de la voie transcutanée du nerf vague. En fait, il s'agit d'un appareil de stimulation nerveuse électrique qui comprend un petit boîtier pouvant transmettre des signaux électriques de faible intensité et se connecter à des électrodes auriculaires, ce qui peut stimuler efficacement le nerf vague dans l'oreille.

« La stimulation du nerf vague par voie auriculaire transcutanée est une approche originale antalgique et anti-inflammatoire ayant donné des résultats encourageants dans plusieurs affections telles que les migraines, les épilepsies ou encore les dépressions. De nombreux essais cliniques de tVNS auriculaire sont encore en cours » explique le Pr Jérémie Sellam, service de rhumatologie et professeur des Universités à l’Hôpital Saint-Antoine.