Parlons Mobilité, 27/05/2020
Allons-nous continuer à faire la bise ?
Depuis la crise sanitaire en raison de l’épidémie de coronavirus, les français ont adopté des gestes alternatifs afin d’éviter de faire la bise. Une question se pose : allons-nous continuer à faire la bise une fois l’épidémie de la covid-19 terminée ?
Selon certains sociologues, le confinement pourrait avoir un réel impact sur la pratique - très française - de la bise pour se saluer. Durant cette période où nous devions éviter autant que possible les contacts physiques, nous nous sommes réfugiés derrière le numérique, ce qui a influé – et continuera d’influer - également sur l’évolution de nos rapports sociaux. Aujourd’hui, nos interactions sur des plateformes digitales, notamment sur les réseaux sociaux, sont faits de likes, de pouces en l’air, de cœurs, etc.
Les spécialistes scientifiques et les autorités préconisent à toute la population de tous nous tenir à l’écart les uns des autres. Une question primordiale se pose : que deviendront les câlins, les accolades, ou encore les embrassades en dehors des cadres familiaux et intimes ? Avec les nouvelles technologies, cette tendance avait déjà pu être observée avant le confinement.
Dans la langue française, plusieurs mots sont d’usage pour nommer ce geste commun pour se saluer : bise, smack, baiser, bisou, bec … geste que nous pratiquons au bureau, dans la rue, à la maison, etc.
2 ou 3 bises ? A gauche ou à droite ?
La bise est une solide tradition en France, que les habitants des autres pays dans le monde peuvent parfois avoir du mal à comprendre. En effet, dans certaines cultures, la bise est un geste qui relève de l’extrême intimité. Dans les pays asiatiques on se salue en se penchant en avant, en Amérique du Nord on se check ou on se fait des hugs (câlin amical), ou encore dans les pays musulmans les hommes se saluent en posant leurs mains sur le cœur.
En France, nous pratiquons la bise de manière différente en fonction des régions. Dans le Massif central, la Drôme, l'Hérault, le Gard, la Lozère, l'Ardèche, dans le Vaucluse, les Hautes-Alpes et l'Ain, c’est trois bises. Dans l'Aube, l'Yonne, la Haute-Marne, et la Vendée, c’est quatre. Dans les autres régions, c’est seulement deux. Enfin, en fonction des régions, la tradition veut que l’on commence par la gauche, ou par la droite.
Les français divisés au sujet de la bise après le confinement
Certaines personnes trouvaient déjà, avant la crise du coronavirus, que la bise était une pratique trop intrusive, tandis que d’autres personnes apprécient ce contact humain, et auront besoin de se rattraper lorsque la crise sanitaire sera moindre.
La bise est une pratique plutôt féminine, alors que les hommes ont plutôt tendance à se saluer par une poignée de mains.
La bise, une pratique historique en France
Au Moyen Age les nobles qui s'embrassaient, sur les lèvres, entre chevaliers. A l’époque, cela était considéré comme étant une preuve d'amitié. Au XIVe siècle, en raison de l’épidémie de peste, la pratique de la bise recule dans la haute société. Enfin, le bisou est de retour dans les mœurs après la Première Guerre mondiale, sur la main dans la haute société avec le baisemain, et sur la joue dans les classes populaires.
Les grandes catastrophes ont donc eu pour conséquence de nouvelles manières d’interagir.
Source : France Inter