Bien comprendre l’incontinence urinaire

L’incontinence urinaire n’est pas une maladie mais plutôt un symptôme souvent lié à un trouble physique. Ce symptôme engendre des pertes urinaires involontaires et incontrôlées à tout moment de la journée et de la nuit.

L’incontinence urinaire touche le plus souvent les personnes âgées mais également les femmes (en moyenne 1 femme sur 4). On estime qu’il y aurait plus de 3 millions de femmes en France touchées par l’incontinence urinaire. Les hommes sont deux fois moins atteints par ce symptôme pour une raison d’anatomie.

L’incontinence urinaire peut être soignée avec succès mais encore trop peu de gens en parle à leur médecin.

Les causes de l’incontinence urinaire

Il existe de nombreuses causes pouvant entrainer une incontinence urinaire.

• Un affaiblissement des muscles du plancher pelvien : ces muscles sont situés au bas du bassin et permettent de maintenir et contrôler la vessie ainsi que les selles. Les grossesses et les accouchements affaiblissent ces muscles. Le relâchement de ces muscles peut également apparaitre avec l’âge et la perte de forme physique.
• La « descente de vessie » : cette cause n’existe que chez les femmes et définit une faiblesse des tissus situés entre le vagin et la vessie ne pouvant plus soutenir le poids de la vessie. Cela peut s’arranger avec un simple renforcement musculaire mais il est parfois nécessaire d’avoir recours à la chirurgie.
• Un trouble de la prostate : l’incontinence urinaire est l’un des premiers effets secondaires lors d’un traitement contre le cancer de la prostate.
• Un problème de santé chronique : la neuropathie liée au diabète, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou encore une lésion de la moelle épinière peuvent engendrer une faiblesse dans le contrôle des muscles de la vessie par l’intermédiaire des nerfs.
• La prise de certains médicaments : certains médicaments entrainent des effets secondaires dont l’incontinence urinaire. C’est le cas par exemple, pour les antidépresseurs, les décongestionnants nasaux ou encore les relaxants musculaires.
• La constipation avec fécalome : les selles compressées et durcies dans le rectum entrainent généralement une incontinence urinaire.

Les différents types d’incontinence urinaire

• L’incontinence urinaire d’effort : la perte involontaire d’urine est causée par l’effort. Ces fuites apparaissent à cause d’une pression accrue au niveau de l’abdomen, donc de la vessie. Elles peuvent survenir à la suite d’un éclat de rire, d’une toux ou d’un éternuement ou en cas d’activités physiques intensives comme un accouchement difficile, un effort de poussées abdominales répétées. Les chirurgies gynécologiques ou rectales ainsi que les carences en hormones liées à la ménopause sont également des causes de pertes involontaires d’urine.
  Chez les hommes ce types d’incontinence urinaire peut survenir suite à une ablation partielle ou totale de la prostate si la chirurgie atteint accidentellement le sphincter situé sous la vessie.
  La fuite n’est pas nécessairement précédée d’une envie d’uriner.
• L’incontinence urinaire d’urgence : Cette incontinence constitue le quart des incontinences des femmes mais elle touche également les hommes et les enfants. Dans ce cas, la perte involontaire d’urine est précédée d’une envie urgente d’uriner. Cette perte peut apparaitre sans effort physique le jour comme la nuit. Elle est également nommée « vessie hyperactive » ou encore « vessie non inhibée ». Le simple fait de penser à uriner, d’entendre de l’eau couler peut déclencher des pertes urinaires importantes.
  L’incontinence urinaire d’urgence résulte principalement d’un problème de santé chronique se répercutent sur le contrôle de la vessie. Le centre de la miction, situé dans le cerveau, permet de contrôler le muscle de la vessie malgré l’envie d’uriner. Lorsque cette région du cerveau est affectée, il devient plus difficile de contrôler ses envies.
  Les pertes d’urines d’urgence peuvent aussi être déclenchées par la consommation d’alcool, de café ou lors d’une infection urinaire.
• L’incontinence urinaire mixte : elle représente l’association entre l’incontinence urinaire d’effort et l’incontinence urinaire d’urgence.
• L’incontinence urinaire par regorgement : cette incontinence se produit lors d’un trop plein d’urine dans la vessie. La vessie peut être pleine à cause d’un trouble de la prostate chez l’homme ou d’une faiblesse des muscles de la vessie qui l’empêche de se vider.
• L’incontinence fonctionnelle : Certains troubles physiques ou mentaux peuvent empêcher une personne d’aller uriner à temps. C’est souvent le cas chez les personnes âgées souffrant de problèmes de mobilité, d’arthrose aux hanches ou aux genoux ou encore de séquelles d’un accident vasculaire cérébral.
• L’incontinence totale : cette incontinence est caractérisée par une fuite urinaire constante, jour et nuit. Les personnes touchées par une incontinence totale n’ont aucun contrôle sur leur vessie. Ce type d’incontinence se produit généralement à la suite d’un accident ou d’une maladie ayant atteint la moelle épinière ou par destruction totale ou partielle du sphincter.

Les conséquences et complications possibles d’une incontinence urinaire

L’incontinence urinaire est un sujet encore trop peu évoqué et la majorité des personnes hésitent à consulter. Pourtant, si cette incontinence n’est pas traitée, elle limite fortement les activités physiques et perturbe la vie sociale, sexuelle et professionnelle.

Une incontinence urinaire chronique augmente le risque d’infection urinaire à répétition. Elle peut également causer des rougeurs au niveau des parties génitales pouvant aller jusqu’à développer des infections et des ulcères.