Préserver votre mobilité : vers une prise en charge plus efficace

Différentes maladies ou conditions, telles que l'arthrose par exemple, peuvent venir affecter votre mobilité en vieillissant. Les douleurs, parfois chroniques, associées à ces pathologies, peuvent rendre votre quotidien plus difficile. C'est pourquoi il est essentiel de communiquer à ce sujet avec votre médecin. Il peut être difficile d'évaluer le niveau de douleur ressenti par une personne... Heureusement, les recherches dans ce domaine ne cessent de progresser, afin de fournir la réponse la mieux adaptée à chaque patient. En proposant désormais une nouvelle définition plus complète de la douleur, les chercheurs entendent aujourd’hui améliorer sa prise en charge.

Une nouvelle définition de la douleur

La douleur, telle que définie depuis 1979

En 2018, un groupe issu de l'IASP, l’association internationale dédiée à l’étude de la douleur, a été constitué afin de répondre à la question suivante : est-ce que les progrès constatés dans les connaissances de la douleur depuis quelques années doivent amener à une réévaluation de la définition de cette dernière ? Les experts ont tranché et la définition a été revue le 16 juillet 2020, venant mettre à jour une définition de la douleur qui prévalait depuis 1979. 

La définition de l’IASP était jusqu’à présent, et depuis 1979, la suivante : « Une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes de cette lésion ». Cette définition avait alors été largement validée et acceptée par l’ensemble des acteurs de la santé, dont l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé. 

Pourquoi une nouvelle définition ?

L’IASP, fondée en 1973, est une association professionnelle internationale qui a pour objectif d’améliorer la recherche, l’éducation, les politiques ainsi que les traitements cliniques des personnes qui vivent des expériences douloureuses. Elle est, entre autres, à l’origine de l’organisation du congrès mondial de la douleur. 

Depuis quelques années, les recherches, les expertises, les progrès en termes de compréhension de la douleur justifient d’une nouvelle estimation de celle-ci. Un groupe de 14 personnes, présidé par le Pr Srinivasa N. Raja et composé à la fois d’experts, de membres IASP, de patients souffrants de douleurs ainsi que de soignants, a été mis en place pour proposer une nouvelle définition de la douleur. 

Redéfinir la douleur pour mieux la traiter

Une définition élargie, davantage tournée vers le patient

La nouvelle définition de la douleur proposée par l’IASP et validée par le conseil, est la suivante : « Une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée ou ressemblant à celle associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ». La différence vous semble peut-être subtile, mais elle ouvre de vastes perspectives pour les patients et leurs praticiens.

Ainsi, quelques explications sont fournies par l’IASP pour compléter cette définition :

• La douleur est toujours une expérience personnelle qui est influencée à différents degrés par des facteurs biologiques (comme le sexe ou l’âge), psychologiques et sociaux.
• La douleur et la nociception sont des phénomènes différents. La nociception est le processus sensoriel à l’origine du message nerveux qui provoque la douleur. Il peut être activé sans qu’il n’y ait de douleur ou être désactivé malgré la présence de douleur.
• A travers leur expérience de vie, les individus apprennent le concept de la douleur.
• Une personne rapportant une expérience douloureuse doit être respectée.
• La description verbale n’est pas l’une des seules options pour exprimer la douleur, l’incapacité de communiquer n’implique pas forcément de ne pas vivre une expérience douloureuse.

Cette nouvelle définition met en avant l’importance incontournable du modèle bio-psycho-social d’un individu et reconnaît les effets indésirables que la douleur peut entrainer. Les douleurs chroniques en sont un exemple et sont depuis 2019, classées comme maladie à part entière par l’OMS. 

Pourquoi exprimer votre douleur ?

Quelle que soit la douleur, tout individu doit pouvoir bénéficier d’un diagnostic. Vous êtes les acteurs actifs de votre prise en charge car vous êtes les seuls capables d’indiquer ce que vous ressentez. Exprimer sa douleur c’est partager son intensité, tout le monde ne réagit pas de la même façon. 

La douleur amène à deux problèmes différents : définir la cause et mettre en place la prise en charge. Une bonne prise en charge implique une bonne communication entre la personne souffrante et la personne qui soigne.

Adapter votre quotidien pour minimiser les effets de la douleur

Douleurs aux articulations, aux genoux, au dos … Certains maux peuvent être amplifiés par les actions et les gestes du quotidien. Pour prévenir ces effets, et avec l’accord de votre médecin, la pratique d’une activité physique douce peut s’avérer particulièrement bénéfique. L’OMS a même établi des recommandations spécifiques dédiées aux personnes de plus de 65 ans.

Si vos douleurs vous freinent au quotidien dans vos activités, sachez que différents outils simples et utiles peuvent simplifier vos mouvements. Vous pouvez également réaménager vos espaces, cuisine, entrée, chambre, jardin, escalier etc., pour plus de facilité.

La douleur n’est pas une fatalité. Faites-vous accompagner par une équipe médicale et procédez au besoin à des aménagements de votre intérieur afin de soulager votre quotidien.

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